Un cadre de l’ANAD aux magistrats : « Ne soyez pas le bras armé de la tyrannie qui s’installe dans notre pays »
Après les violences constatées en marge de la manifestation du FNDC de ce jeudi 20 octobre, le procureur général de la Cour d’appel de Conakry a ordonné des poursuites contre les leaders politiques Francis Pépé Haba, Cellou Baldé, Etienne Soropogui, Mamadou Sylla et Cie pour avoir soutenu cette manifestation. Face à ces poursuites qu’il qualifie de fantaisistes, Diabaty Doré de l’ANAD invite les magistrats d’éviter d’être instrumentalisés par l’exécutif.
Le vice-président de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD) semble moins surpris par les poursuites engagées contre certains membres du quatuor ANAD, FNDC politique, la CORED et du RPG Arc-en-ciel et alliés. Diabaty Dory estime que l’objectif de cette démarche est bien connu.
« C’est pour semer la zizanie dans les rangs des grandes coalitions dont l’union sacrée aujourd’hui dérange le camp d’en face et surtout perturbe le sommeil du côté du palais Mohamed V. Mais, entre nous soit dit, la tactique est vouée à l’échec. Cette instrumentalisation de la justice à des fins politiques est connue de tous et ne sera plus rien qu’un coup d’épée dans l’eau », assure-t-il.
Cet allié de Cellou Dalein Diallo appelle ses collègues des autres coalitions politiques à l’union et à plus de vigilance. « Ne cédons pas à la panique. Ne prêtons aucun flanc à la discorde que le CNRD et son gouvernement entendent semer dans nos rangs. L’union sacrée qu’ils ont vu germer entre nous les dérange à plus d’un titre. C’est la raison pour laquelle j’exhorte tout un chacun à rester dans cette dynamique pour le bien de notre nation », exprime Diabaty Doré.
« Notre pays est en danger et il nous revient de le sauver avant qu’il ne soit trop tard. Restons tous mobilisés et surtout je vous invite à davantage serrer les rangs en nous constituant tous prisonniers en cas de poursuites quelconques contre nos frères et amis honteusement cités dans le communiqué, à la fois perfide et ubuesque, présenté ce jeudi soir à la télévision nationale. En tout cas pour ma part je suis disposé à ce sacrifice au nom et pour le compte de notre mère patrie », ajoute-t-il.
Le vice-président de l’ANAD appelle à la responsabilité des magistrats de notre pays et de ne pas accepter d’être instrumentalisés par le pouvoir.
« Ne soyez pas le bras armé de la tyrannie qui s’installe dans notre pays. N’acceptez plus d’être l’instrument à la solde de la nouvelle dictature. Les poursuites dont on parle sont fantaisistes car ne reposant sur rien si ce n’est pour permettre à un groupuscule d’asseoir son pouvoir et sa dictature dans notre pays. Il nous revient ensemble de nous dresser sur leur chemin pour que plus jamais en Guinée un individu ou un groupe d’individus ne prennent en otage la République », interpelle M. Doré.
Aissata Balde