En tournée à l’intérieur du pays, le ministre de la justice et des droits de l’homme s’est insurgé contre l’administration judiciaire en Guinée Forestière. Selon le constat fait par le garde des sceaux Charles Wright, les détenus sont devenus au fil du temps un fonds de commerce.
‘’Il faut que les juges soient présents, que les dossiers soient traités dans des délais raisonnables. On ne doit pas dicter à un juge la décision qu’il doit prendre. Personne ne dérange un magistrat à cause de sa décision. Mais le bon fonctionnement impose aux magistrats de respecter ce que la loi a dit. Tu peux prendre quelqu’un et tu le laisses en détention (…). Malheureusement, dès qu’un magistrat rentre dans son bureau, il est connecté. Pendant ce temps, il y a des dossiers qui l’attendent’’, déplore le ministre de la justice.
Tout en annonçant une série de formations pour les magistrats, Charles Wright affirme qu’ils ‘’doivent faire quelques jours en prison. Parce qu’ils ont besoin de gouter à la prison pour voir les réalités (…). Ça se fait en Europe. C’est pour pouvoir comprendre. Car, quand tu dois décider la privation de la liberté de quelqu’un, il faut que les faits soient graves’’, assure-t-il.
Bizarrement, déplore le garde des sceaux, ‘’on prend le gout de mettre des gens en prison pour de problèmes de caution. Tous les dossiers dans lesquels les cautions ont été payées ici, l’inspection va nous dire où se trouve l’argent. On doit vérifier toutes les cautions qui ont été payées’’.
Dans sa tournée au sud de la Guinée, le patron du département de la justice a fustigé l’attitude de certains régisseurs de prison. ‘’Pendant des années et des années, ils n’ont reçu aucune formation. Ils deviennent des commerçants. Chaque détenu aujourd’hui constitue un fonds de commerce pour eux’’, martèle-t-il.
Source VisionGuinee.Info