Plus de cinq mois après sa nomination à la tête de la primature, le premier ministre Amadou Oury Bah a accordé une interview à nos confrères de BBC ce dimanche 7 juillet 2024. Le chef du Gouvernement s’est exprimé sur plusieurs questions d’actualité en lien avec la transition, la Gouvernance énergique en Guinée et la crise politique qui secoue le pays.En mars dernier, le locataire du petit Palais de la colombe avait annoncé que le gouvernement allait chercher une solution face aux coupures intempestives du courant. Trois mois après, la situation semble se dégrader. Pour beaucoup, le gouvernement manque de solutions. Mais Bah Oury trouve la raison ailleurs.‘’Le gouvernement que je dirige a hérité d’une situation difficile. Premièrement, nous avons enregistré l’explosion du dépôt de carburant en décembre dernier. Ensuite, la situation des finances publiques n’était pas satisfaisante. Ce qui a impacté les activités du gouvernement dans la mise en œuvre de certaines de ses obligations. Nous avons été obligés de privilégier des solutions rapides pour subvenir aux besoins fondamentaux de la population.Au mois de mars dernier, les populations se sont retrouvées sans électricité au mois du Ramadan. Nous avons trouvé un moyen approprié qui est l’interconnexion de la ligne OMVG qui a permis d’acheter de l’électricité du côté du Sénégal. Quelque chose de l’ordre de 120 MW à 60 MW en fonction de la possibilité de livraison que le Sénégal pouvait assurer. Cela a permis de trouver une solution palliative qui a permis de soulager les populations’’, a-t-il rappelé.Selon Bah Oury, l’objectif du gouvernement qu’il dirige est de faire en sorte que ‘’d’ici l’année prochaine, c’est-à-dire d’ici la fin du mois de mai 2025, que la Guinée pourra sortir définitivement de la situation de pénurie d’électricité’’.Alors que des médias sont toujours fermés en Guinée, le premier ministre a dédouané le Gouvernement et imputé la responsabilité aux entreprises de pesse.‘’Beaucoup de choses ont changé. J’ai été nommé à la fin du mois de février 2024. Le 06 mars, j’ai invité les hommes et femmes qui gèrent les médias à une première rencontre, pour m’enquérir de la situation qui prévaut dans ce secteur, pour chercher une solution pour une normalisation des relations entre certains médias et la puissance publique. Après avoir eu l’accord du Président de la République sur la normalisation, le 02 mai, j’ai réinvité les mêmes acteurs pour les dire voilà la situation va se normaliser. Vous vous êtes engagés à fournir une charte d’autorégulation du secteur, cela veut dire que ce sont les médias qui deviennent les acteurs de leur propre autorégulation ; je souhaite avoir cela dans les meilleurs délais. Au lieu de travailler sur ce registre, certains médias se sont engagés dans une attitude qui n’était pas conforme à ce que devrait constituer la charte d’autorégulation. Une décision est intervenue qui a mis cette volonté de normalisation. Qui en est le responsable ? Ce n’est pas le gouvernement. Ce sont les médias’’, a-t-il accusé.A la question de savoir s’il voulait dire que certains médias s’étaient mis à critiquer les actions du pouvoir, Bah Oury estime que ce n’est pas la critique qui est condamnable.‘’Nous voulons une presse libre, objective, qui permet un réel débat. Mais nous ne pouvons pas tolérer des médias qui entretiennent un climat de haine et de forme de déstabilisation du pays. Nous sommes dans un contexte de transition, nous sommes également dans un contexte régional fragilisé. En interne, nous avons à faire à beaucoup de situations et nous devons veiller à la stabilité du pays.Le climat de confiance a été rompu. Il faut laisser le temps au temps pour amener à une reconsidération de ce dossier. J’ai été fortement dessus de constater que l’action que je menais n’a pas été accompagnée de manière intelligente par ceux et celles qui pouvaient bénéficier de cette normalisation’’, a-t-il fustigé le chef du Gouvernement.
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