Le conseiller national Mohamed Traoré estime que la suspension des activités politiques au Mali prouve à suffisance que la junte est hostile à toute demande de retour à l’ordre constitutionnel dans ce pays.
Cet avocat engagé dans la défense des acquis démocratiques estime que les militaires au pouvoir au Mali dévoilent de plus en plus leurs intentions.
“Ils n’aiment pas la contradiction. Ils ne veulent pas du tout entendre parler de retour à l’ordre constitutionnel.Tout parti politique et toute organisation de la société civile qui évoquent cette question subissent immédiatement leur courroux. La dissolution d’associations ne suffit plus”, indique Mohamed Traoré, avant de poursuivre.
“Dorénavant, ils usent sans gêne de la suspension des activités des partis politiques et celles dites à caractère politique des associations autres mesures liberticides pour faire taire toutes les voix discordantes.Tout cela sur le fondement de la fameuse et de la fumeuse notion d’ordre public”, ajoute-t-il.
Ce membre du CNT guinéen déplore le fait que “pendant que le Sénégal donne une image positive de l’Afrique à travers la vitalité de sa démocratie, d’autres pays la tirent vers le bas au grand désespoir de millions d’Africains”.
“Voilà le panafricanisme et le souverainisme que certains dirigeants veulent nous servir : pas de liberté d’expression, pas de liberté de la presse, pas de liberté d’association, pas d’activités pour les partis politiques et les OSC”, poursuit Me Traoré.
Il rappelle que la suspension des activités des partis et associations à caractère politique au Mali et l’interdiction faite aux médias de couvrir leurs activités est en violation avec les textes de loi du pays.
“Le plus grave dans tout cela, c’est qu’ils font élaborer des textes auxquels ils ne croient pas eux-mêmes. Sinon, la Constitution malienne adoptée par référendum, le 18 juin 2023, et promulguée par le chef de la junte militaire au pouvoir le 22 juillet 2023 indique en ses articles 14 que toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion, de culte, d’opinion et d’expression, dans le respect de la loi et 39 que les partis politiques concourent à l’expression du suffrage. Ils se forment et exercent librement leurs activités dans les conditions déterminées par la loi”, rappelle Mohamed Traoré.
SOURCE VisionGuinee.Info