Le 7 février 2025, la préfecture de Lola a accueilli la troisième journée de l’immersion gouvernementale, sous la direction du Premier ministre Amadou Oury Bah. Cette visite a été marquée par plusieurs inaugurations et rencontres avec les populations locales, mais aussi par un passage sur un site historique méconnu : la case laboratoire des Monts Nimba.
Un vestige scientifique en ruine
Construite en 1946 par les colons, la case laboratoire des Monts Nimba était autrefois un centre de recherche sur la faune et la flore de cette région unique. Des prélèvements y étaient réalisés avant d’être envoyés à Dakar et au musée de Paris. Ces travaux ont notamment contribué à la découverte du minerai de fer des Monts Nimba, une richesse aujourd’hui au cœur des enjeux économiques.
Mais ce site, témoin d’une époque où la science et l’exploration guidaient les décisions, est aujourd’hui laissé à l’abandon. Son état de délabrement inquiète les habitants, qui voient disparaître une part de leur patrimoine. « Tout était fait de pierre taillée, avec de la paille venant de la Haute-Guinée », rappelle l’un des gardiens du lieu, soulignant l’ingéniosité de cette construction en pleine nature.
Un lieu chargé d’histoire politique
Au-delà de son rôle scientifique, la case laboratoire des Monts Nimba a aussi été le théâtre d’événements politiques majeurs. Dans les années 1960, elle a accueilli une rencontre entre Félix Houphouët-Boigny et le président Sékou Touré, à une époque où les relations entre la Guinée et la Côte d’Ivoire étaient marquées par des tensions et des tentatives de rapprochement.
Ce pan de l’histoire guinéenne mérite d’être préservé, non seulement pour sa valeur symbolique, mais aussi pour son potentiel touristique et éducatif.
Des infrastructures en développement
Si la visite a permis de constater l’état préoccupant de ce site, elle s’est aussi inscrite dans une dynamique de développement local. Le gouvernement a procédé à l’inauguration du Commissariat central de Lola, une première pour la préfecture, ainsi qu’à l’ouverture de la radio rurale de Lola, qui offrira une meilleure couverture médiatique aux sous-préfectures environnantes.
Les habitants ont saisi cette occasion pour exprimer leurs attentes : achèvement des travaux en cours, aménagement de la route de l’intégration africaine, construction d’un village artisanal et réhabilitation de la villa Syli. Autant de projets qui, selon eux, contribueraient à dynamiser la région.
L’immersion gouvernementale à Lola aura donc mis en lumière un double enjeu : la nécessité d’investir dans des infrastructures modernes, tout en veillant à préserver le patrimoine historique du pays. La case laboratoire des Monts Nimba en est un exemple frappant. Reste à savoir si des actions concrètes seront engagées pour éviter qu’elle ne disparaisse totalement.
AOD