C’est une triste histoire que vient de vivre la famille Barry, vivant à Baïlobaya dans la commune de Dubréka le week-end dernier. Sorti avec son grand frère samedi (01 juillet 2023), Mamadou Macka Barry a trouvé la mort dans une piscine à Taouyah. Le jeune a décroché son brevet mais ne foulera pas le lycée au grand regret de son père rencontré par une équipe de reportage de Guineematin.com dépêché dans la famille.
Elhadj Ibrahima Barry, est un père inconsolable après la mort de son fils le week-end dernier à Conakry. C’est avec beaucoup de tristesse qu’il a pu raconter les circonstances dans lesquelles il a appris la disparition de son fils sur qui il misait beaucoup. Il décrit Mamadou Macka Barry, âgé seulement de 17 ans, comme un adolescent poli, respectueux et serviable. Depuis 3 ans déjà, le défunt avait mémorisé le coran, et dirigeait la prière de Tarawih dans la mosquée du quartier où se trouve le domicile familial. Mais son père le verra vivant la dernière fois dans leur maison à Baïlobaya en train de jouer avec ses frères et sœurs sur leurs ordinateurs.
« Je suis rentré me coucher à l’étage et je me suis endormi. Quelqu’un m’a appelé avec le numéro de ma fille pour me dire qu’un de mes enfants s’est noyé, j’ai dit non qu’ils se sont trompés. J’ai coupé le téléphone, j’ai continué à dormir parce que moi je sais que les enfants sont à l’intérieur de la maison ici. Ça n’a pas pris assez de temps, ils m’ont rappelé pour me dire que mon enfant qui s’appelle Mamadou Macka s’est noyé, donc qu’ils veulent savoir s’il n’a pas une maladie pour lui donner des médicaments. J’ai répondu que mes enfants sont à la maison. Après mon second fils avec qui il est parti m’a appelé pour me dire « papa c’est moi Oumarou, mon petit frère Macka et moi nous sommes venus ensemble à Taouyah ici à la porcine…Il a plongé dans l’eau la tête la première quelques minutes après il n’est pas remonté, il y avait des gens qui se baignaient là-bas, ils l’ont tiré ». Tout ce qu’il a eu dans l’eau là-bas, ce qu’il s’est cogné la tête. C’est soit au fond, soit aux escaliers qu’il s’est cogné mais c’est ce qui est la cause de sa mort parce qu’il saignait du nez et de la bouche. Ils m’ont appelé pour me dire d’aller à Ratoma (Centre médical communal) mais ils ne m’ont pas dit qu’il est décédé. Mon fils a dit qu’ils ont dit qu’il faut que j’aille là-bas, j’ai demandé s’il est décédé. Il a répondu peut-être qu’il est décédé, peut-être qu’il n’est pas décédé ce qui est sûr il a été emmené à l’hôpital là-bas », a relaté le père de famille dans sa cour.
Cette nouvelle l’a bouleversé à tel point qu’Elhadj Ibrahima Barry a eu du mal à faire sa prière alors il s’y est pris à plusieurs reprises. Ensuite, il a pu difficilement se rendre à l’hôpital pour voir son fils décédé.
« Je m’apprêtais à faire les ablutions pour la prière de 16h, je ne savais plus quoi faire, parce que j’ai compris quelque chose est arrivé à mon fils. Je suis allé dans la douche où il y a un seau d’eau, j’ai lavé un seul pied après je me suis rappelé que je n’avais pas lavé mon visage. J’étais paniqué…Je suis descendu, j’ai fait deux rakats, j’ai conclu la prière après je me suis rappelé qu’il faut en faire 4. J’ai repris la prière mais là aussi 2 rakats puis j’ai conclu la prière, après j’ai fait 2 autres pour finir. J’ai pris mon véhicule pour sortir, tout le voisinage s’était mobilisé à cause des pleurs de ma fille qui a aussi été informée par un appel (téléphonique). J’ai pris le véhicule, je suis allé jusqu’au carrefour là-bas, mais je ne pouvais plus conduire, j’avais commencé à trembler. Un véhicule est venu de derrière, il a failli me cogner, tout le monde a crié. Je me suis garé au bord de la route, j’ai fermé le véhicule pour emprunter un taximoto. Le conducteur m’a dit que le prix c’est 50 000 GNF, on est parti jusqu’à cimenterie mais ça ne bougeait pas (à cause de l’embouteillage). J’ai pris les 50 000 pour donner au conducteur, il me les a retournés en disant que j’avais un problème. Il a appelé un autre pour lui dire de m’emmener, nous sommes allés jusqu’à Sonfonia mais là aussi ça ne bougeait pas. Je suis alors descendu pour traverser, ce conducteur aussi m’a poursuivi pour me rendre les 50 000. Après j’ai pris un autre taximoto pour aller à Ratoma. Je suis rentré à l’hôpital, j’ai touché son corps, j’ai trouvé qu’il est décédé. J’ai prié Dieu pour qu’il lui pardonne », a-t-il poursuivi, fondant en larmes.
Cette douleur est ravivée lorsque les résultats du BEPC sont sortis lundi 03 juillet car le défunt a obtenu son brevet comme il l’avait promis à son père.
« C’est l’année passée qu’il devait faire le brevet mais quand il est revenu c’était tard, il l’a fait malgré tout mais il a échoué. Il m’a dit papa, cette année ce n’est pas parce que je n’ai pas étudié mais ça ne peut pas ressortir puisque je n’ai pas eu mon brevet. Il a dit papa pardonne-moi et voyons ce qui est en train de venir ceci va me servir de leçon. Et il a promis que cette année, si Dieu le veut bien, il va avoir son brevet. Quand le brevet est sorti, j’ai entendu les gens crier Mamadou Macka, Mamadou Macka, ils ont dit que Mamadou Macka a eu le brevet mais Mamadou Macka est mort, depuis cela je n’ai pas pu dormir », a fait savoir Elhadj Ibrahima Barry, qui demande pardon pour son défunt fils.
Il révèle que tous les papiers étaient prêts pour que Mamadou Macka Barry aille poursuivre ses études aux États-Unis.
Source Guineematin.com