L’innovation et la recherche scientifique doivent être au cœur des stratégies économiques africaines. C’est le message fort du Pr Alpha Kabinet Keita, recteur de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, lors d’un panel organisé au Forum Économique d’Émergence Magazine (FEEM 2025). Intervenant sur le thème « L’impact de l’innovation et de la recherche dans la transformation de l’économie », il a souligné la nécessité d’un engagement accru des acteurs politiques et académiques pour valoriser la recherche au service du développement.
Une recherche connectée aux réalités économiques
Le Pr Keita a insisté sur le rôle structurant de la recherche dans la dynamique économique, à condition qu’elle soit exploitée de manière pertinente. « C’est un puissant moteur du développement d’un pays si on l’utilise correctement », a-t-il affirmé, plaidant pour un lien plus étroit entre les chercheurs, les décideurs et les besoins concrets de la société.
Il a également pointé du doigt un manque de valorisation des travaux scientifiques, regrettant que de nombreux chercheurs ne mesurent pas pleinement l’impact de leurs contributions. « Pourquoi mettons-nous autant l’accent sur les questions de financement ? Parce que ceux qui font de la recherche et les innovateurs ne mesurent pas toujours la valeur de leurs propres travaux », a-t-il expliqué, appelant à un changement de mentalité.
Une autonomie nécessaire face aux défis du financement
Le recteur a mis en garde contre une posture attentiste dans le domaine de l’innovation, estimant que la quête de financement ne doit pas freiner l’initiative individuelle. « Un chercheur ou un innovateur qui s’assoit et attend qu’on lui donne de l’argent pour avancer ne mérite pas son titre », a-t-il déclaré avec fermeté, exhortant ses pairs à explorer activement les opportunités de financement existantes, tant au niveau national qu’international.
S’il reconnaît la responsabilité des États dans la mise en place d’un cadre propice à la recherche, il insiste sur la nécessité d’une ouverture aux financements externes. « Nous évoluons dans un monde globalisé où les financements sont accessibles à tous. Il est donc primordial que nos chercheurs et innovateurs cherchent à diversifier leurs sources de financement, sans dédouaner les autorités de leur mission », a-t-il souligné.
Un impératif d’ouverture à l’international
Enfin, le Pr Keita a plaidé pour une vision globale de la recherche africaine. Selon lui, les travaux scientifiques menés sur le continent doivent s’inscrire dans une dynamique internationale afin d’amplifier leur portée et leur impact. « Les résultats de nos recherches doivent non seulement servir nos pays, mais aussi avoir une portée internationale. Sans cette dimension globale, nous risquons de limiter leur impact », a-t-il averti.
À travers son intervention, le recteur de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry a rappelé que la transformation économique ne pourra se faire sans un engagement fort pour la recherche et l’innovation. Un message adressé aux gouvernements, aux institutions académiques et aux chercheurs eux-mêmes, appelés à jouer pleinement leur rôle dans la construction d’un modèle économique fondé sur le savoir et l’initiative.
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