A l’occasion de la plénière de clôture du débat d’orientation budgétaire ce samedi, 24 août 2024, le ministre de l’Economie et des Finances, Mourana Soumah, a été interpellé sur une affaire au centre de laquelle il se retrouve depuis quelques jours. Dans un courrier devenu viral sur les réseaux sociaux, le ministre Soumah annonçait au cocontractant SEESEA, sa décision de se retirer d’un mémorandum qu’il avait signé quelques jours auparavant au nom de l’Etat guinéen. Le document portait sur un discret prêt sans intérêt de deux milliards de dollars à la partie guinéenne en échange de beaucoup d’avantages au profit de SEESEA.
Réagissant ce samedi à la suite des interpellations des conseillers, le ministre fait savoir qu’il n’a pas agi seul et explique les raisons qui l’ont poussé à signer. «J’ai tenu une réunion avec mes collaborateurs : le secrétaire général, le conseiller juridique, le directeur de la dette. Donc ça n’a pas été fait en catimini. Et, c’est suite à un courrier officiel qui m’a été adressé par monsieur le Premier ministre», a déclaré Mourana Soumah.
D’ailleurs, selon le ministre, «le mémorandum, d’abord, comprenons que juridiquement, il n’est pas contraignant. C’est une intention de négociation. Il n’a aucune valeur juridique engageante. Deuxièmement, on a pris soin de mettre dans les dispositions, l’article 9 qui stipule que les parties se réservent de toute communication jusqu’à ce que tout soit viabilisé pour aller vers un mode opératoire dans le cadre d’un contrat commercial». En tant que ministre des Finances, poursuit-il, «j’ai vu l’opportunité de financement, c’est ce qu’il faut voir derrière. Le ministre des Finances assure l’équilibre financier de l’exécution du budget de l’Etat. C’est pour cela que je me suis engagé».
Dans sa déclaration, le ministre Mourana Soumah a donné l’exemple de l’accord de 20 milliards conclu par le régime précédent avec la Chine. «Je donne juste un exemple: la Guinée a signé un contrat de 20 milliards, l’accord sino-guinéen. C’est un accord de discussion mais ce n’est pas de l’argent qui est décaissable on a ouvert en fonction de la maturité des projets».
En dénonçant ledit mémorandum à l’intention des partenaires, le ministre Soumah avait invoqué le fait que, selon lui, ces derniers aient fait une communication sur ledit document dans la presse. Pourquoi un si important document financier devrait-il être gardé dans la discrétion ? C’est la question que beaucoup se posent sur les réseaux sociaux.
A ceux qui se posent cette interrogation, le ministre repond que «ce n’est pas une auto-saisine, ce n’est pas un camouflet, ce sont plutôt des actes de bonne foi allant dans le sens de trouver des possibilités de financement importants pour relancer la construction des infrastructures».
Source Guinée114.com