La décision a été prise ce mardi 16 juin 2024 à la faveur d’une assemblée générale extraordinaire qui a réuni les avocats inscrits au barreau de Guinée dans les locaux de la Cour d’appel de Conakry. Des résolutions fortes ont été prises après plusieurs heures de discussions et de débats.« Premièrement, à compter de ce jour, nous observons un boycott total de toutes les audiences et sur toute l’étendue du territoire national jusqu’au 31 juillet à 23h59 », a annoncé le porte-parole du barreau de Guinée. Me Faya Gabriel Kamano a précisé que le cours des événements pourrait changer si « les personnes interpellées et détenues illégalement ou arbitrairement sont présentées à un juge ».Deuxièmement, a-t-il poursuivi, le barreau sur le fondement de l’article 27 de la loi 014 portant organisation de la profession d’avocat, qui lui donne la possibilité de se constituer partie civile en cas de violation grave des droits de l’homme, portera plainte contre X pour séquestration, enlèvement, torture, et traitement dégradant qui, d’ailleurs, constitue des crimes contre l’humanité.Ces principales résolutions du barreau de Guinée ont été prises en guise de protestation contre les arrestations et détentions extrajudiciaires en vogue ces derniers temps en Guinée, a ajouté le porte-parole.« Depuis un certain temps, nous remarquons que des citoyens sont victimes d’arrestations et de détentions extrajudiciaires. C’est-à-dire qu’ils sont interpellés et détenus sans aucune forme légale et le plus souvent, des citoyens sont interpellés par des agents encagoulés sans convocation préalable, qui ne sont munis d’aucun mandat de justice. Et lorsqu’ils sont interpellés, ils sont gardés au secret, sans possibilité pour eux d’accéder à leurs conseils, donc à leurs avocats et à leurs parents. Et le pire de tout ça, il y en a qui sont bénéficiaires des décisions de justice, mais qui continuent à être gardés au secret, sans possibilité pour eux de rencontrer leurs avocats. Et aujourd’hui, nul n’est à l’abri de tout ça », ont dénoncé les avocats.Dans leurs dénonciations, les avocats ont rappelé que nul ne peut dénier au pouvoir public d’interpeller un citoyen lorsqu’il y a des raisons plausibles de l’interpeller, lorsqu’il y a des indices concordants contre lui d’avoir commis une infraction. Mais ils précisent que toute interpellation ou toute détention doit être encadrée par les formes prescrites par la loi, notamment par le code de procédure pénale.
SOURCE MOSAIQUEGUINEE.COM