A la session inaugurale du Cadre de concertation inclusif qui s’est tenue ce vendredi 15 avril, l’ancien ministre de la Culture n’a pas voulu faire dans le déni. Constatant que certains acteurs politiques et de la société civile n’étaient pas dans la salle, Siaka Barry a invité le premier ministre à la rencontre de ces derniers. C’est à ce prix que les concertations s’en trouveront sauvées, aux yeux du leader du MPDG.
Pour Siaka Barry, l’absence remarquée à la cérémonie de ce vendredi n’est pas à banaliser. Elle est même à ses yeux une source d’inquiétude. « J’ai juste une inquiétude en regardant le visage de la physionomie de cette salle. Aujourd’hui, il y a tout un pan de l’arène politique guinéenne qui se trouve absente dans cette salle. Aujourd’hui il y a plusieurs coalitions, partis politiques qui pour des raisons ou pour d’autres ont décidé de leur libre chef, de boycotter les présentes concertations », fait-il remarquer tout d’abord.
Et sa préoccupation, il invite le gouvernement à se l’approprier, lui aussi. Car, dit-il : « C’est une obligation pour le gouvernement d’être facilitateur de dialogue inclusif national ». S’adressant en conséquence au premier ministre, Mohamed Béavogui, il invite ce dernier à aller à la rencontre de ceux qui ne sont pas là : Il est de votre devoir Monsieur le premier ministre d’instaurer ou d’induire dans votre démarche gouvernementale une dimension de diplomatie. Levez-vous, prenez votre bâton de pèlerin, allez vers ces frères avec qui je ne suis pas d’accord, avec les positions desquels je suis souvent en divergence…Allez les trouver, allez pour qu’ils expliquent leurs frustrations. Allez pour qu’ils vous regardent droit dans les yeux pour vous dire ce qu’ils ont sur le cœur. C’est à ce prix que nous pourrons sauver ces concertations. C’est à ce prix que ces concertations que vous désignez par le sigle CCI seront différentes de ce que j’appellerai CCP (cadre de concertation partiel) »
« Casser les murs d’incompréhension »
Dans une démarche plus globale, Siaka Barry invite tous les acteurs de la Transition à rompre le mur de méfiance et d’incompréhension qu’ils auraient tendance à édifier entre eux. En lieu et place, il suggère des ponts qui facilitent les échanges et dissipent les malentendus. « Quelqu’un a dit que le drame de notre ciel, c’est que les êtres humains construisent beaucoup plus de murs entre eux que de ponts avec eux. Alors, construisons des ponts entre nous, essayons de casser les murs d’incompréhension entre nous. Monsieur le premier ministre, chers membres du gouvernement, je vous salue très sincèrement pour avoir pris l’initiative de faire un début de construction de ce pont entre nous. Car l’exercice d’aujourd’hui s’inscrit dans la construction de ce pont. Mais nous constatons que certains refusent d’emprunter votre pont. Alors prenez votre pirogue, allez les chercher de l’autre côté de la rive », suggère l’ancien ministre de la Culture et du Patrimoine historique.
ledjely