Lors d’une conférence de presse ce mercredi, le Premier ministre Amadou Oury Bah a réaffirmé l’engagement du gouvernement à conduire le pays vers un retour à l’ordre constitutionnel d’ici 2025. L’organisation d’un référendum, suivie des élections présidentielles et législatives, doit permettre de restaurer les institutions républicaines. Toutefois, la mise en place d’un fichier électoral fiable reste un défi central avant toute échéance électorale.
Un processus électoral en construction
Le chef du gouvernement a souligné que la transition en cours doit aboutir à l’installation d’un pouvoir exécutif et législatif légitime. La stabilité institutionnelle en dépend.
« Une fois ces scrutins organisés et les nouvelles autorités investies, notre pays pourra retrouver une pleine stabilité institutionnelle », a-t-il déclaré.
Cependant, aucun calendrier précis n’a été arrêté. Plusieurs étapes restent à franchir avant de fixer les dates officielles, notamment la validation d’un fichier électoral consensuel.
Le fichier électoral, un enjeu majeur
Depuis plusieurs décennies, la fiabilité du fichier électoral est au cœur des tensions politiques. Le Premier ministre a reconnu que l’absence de consensus autour des listes électorales a souvent nourri la contestation des scrutins passés.
« Nous n’avons pas encore réussi à obtenir un fichier électoral suffisamment crédible et accepté par tous pour que chaque électeur puisse voter sans se demander s’il y a manipulation », a-t-il admis.
Pour répondre à cette exigence, le gouvernement s’appuie sur le Programme National de Recensement Administratif (PNRA). Ce dispositif doit permettre d’identifier de manière précise chaque citoyen et de réduire les risques d’irrégularités dans le processus électoral.
« L’objectif est de garantir une transparence totale du processus électoral et d’éviter les contestations liées à des soupçons de manipulations du fichier », a précisé le Premier ministre.
Accélérer le processus tout en garantissant sa fiabilité
La mise en place d’un fichier électoral robuste repose sur un recensement administratif d’ampleur. Une démarche qui, dans d’autres pays, a nécessité plusieurs années.
« Certains pays ont mis six, sept, voire huit ans pour finaliser un recensement administratif aussi ambitieux », a rappelé Bah Oury.
Pour éviter des délais trop longs, le gouvernement a choisi de mener de front la constitution du fichier électoral et l’enregistrement des citoyens à travers le Programme d’Enregistrement National et de Recensement à Vocation d’État Civil (PEN-RAVEC). Cette double approche vise à garantir des bases électorales fiables dans un délai raisonnable.
« Nous devons avancer avec prudence, mais aussi avec efficacité pour respecter les engagements pris. Donc cette année, le processus va se terminer et nous aurons dans un délai raisonnable le référendum et les élections présidentielle et législatives. Le processus sera accéléré pour que nous soyons à jour par rapport à nos objectifs de tenir l’ensemble des échéances durant l’année 2025 », a insisté le chef du gouvernement.
Créer les conditions d’élections crédibles
Le gouvernement assure que les scrutins à venir se tiendront dans des conditions transparentes et inclusives. Des discussions sont en cours avec les acteurs politiques et la société civile afin d’assurer l’adhésion de tous au processus électoral.
La transition entre ainsi dans une phase décisive. L’issue dépendra de la capacité des autorités à garantir un cadre électoral apaisé, condition essentielle pour assurer une sortie durable de la période transitoire.
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