Au lendemain du coup de force ayant renversé le régime d’Alpha Condé, l’Organisation Internationale de la Francophonie a suspendu la Guinée. Cette sanction est survenue le 16 septembre 2021. Trois ans après, l’OIF a décidé de lever « totalement » cette suspension réintégrant ainsi le pays au sein de cette famille géopolitique.
En marge d’une rencontre internationale sur la digitalisation et la gouvernance de l’état civil, regroupant 18 pays membres de la Francophonie, les raisons de cette levée de suspension de la Guinée ont été évoquées. Devant des délégués des pays invités et des experts de l’OIF ainsi que le Premier ministre, Chef du gouvernement, le conseiller spécial de la Secrétaire Générale de l’organisation a déclaré que ce sommet « se tient à un moment important de la coopération entre la République de Guinée et l’OIF. Comme vous le savez, à la suite des événements de septembre 2021, les instances décisionnaires de la Francophonie ont décidé conformément aux textes qui régissent la Francophonie de suspendre la Guinée de l’organisation. Cette décision loin de constituer une sanction immuable, a plutôt été le point de départ d’une collaboration renforcée et étroite entre la Guinée et l’OIF », s’est d’abord justifié Désiré Nyaruhirira.
Malgré cette suspension, l’OIF a continué d’assister le pays dans son processus de retour à l’ordre constitutionnel. « Sous l’impulsion de la Secrétaire Générale et avec toute la volonté des autorités guinéennes, l’OIF s’est activement mobilisée en déployant une expertise multiformes en vue d’accompagner au plan politique et technique les autorités de transition dans la mise en œuvre du processus de retour à l’ordre constitutionnel et démocratique, car c’est cela la doctrine de l’OIF. Elle suspend puis accompagne », a-t-il enchainé. Ainsi, poursuit Désiré Nyaruhirira, le pays ayant enregistré des ‘’des avancées’’ dans le cadre de l’achèvement de la transition, a bénéficié d’une levée de suspension. «Sur la base des progrès non indéniables réalisés en matière de réformes politiques, constitutionnelles, institutionnelle, et électorales et à la lumière des engagements des autorités guinéennes relatives aux prochaines étapes du processus de sortie de transition, le Conseil permanent de la francophonie, conformément au nouveau mécanisme de suivi et évaluation de la situation des pays suspendus de l’organisation, a décidé lors de la session du 26 juin dernier, d’une levée totale de la suspension de la Francophonie qui frappait la Guinée depuis le 16 septembre 2021. C’est dire que ce pays qui est un pays important de la Francophonie retrouve quasiment sa place au sein de sa famille géopolitiques naturelle».
L’exemple de la Guinée, fait savoir le conseiller spécial, pourrait servir d’exemple à d’autres pays qui sont en période de transition. En tout cas, l’OIF qui évoque une démarche pédagogique entend mettre son expertise au service de ces pays membres de cette famille de la francophonie. «L’approche de l’OIF se veut pédagogique en ce sens qu’il s’agit de lancer un message d’encouragement à la Guinée afin qu’elle poursuive ses efforts pour achever la transition et nous y croyons fortement. Cette approche pragmatique va certainement être utilisée pour les autres pays qui sont suspendus de la Francophonie suite à des problèmes constitutionnels. C’est ce message-là, que le sommet des chefs d’État a donné la Secrétaire Générale de poursuivre ses efforts pour nous laisser personne en dehors de la Francophonie », a conclu Désiré Nyaruhirira.
AOD