Ils étaient plus d’une cinquantaine d’aveugles accompagnés de leurs enfants qui ont protesté ce lundi pour interpeller les autorités locales afin d’exiger leur autonomisation. Ils ont marché de la maison des jeunes en passant par la gare ONA jusqu’au gouvernorat. Ils ont scandé des slogans hostiles aux autorités locales qu’ils accusent de ne pas financer leurs projets. Ce qui les oblige de continuer à mendier.
En prenant la parole, le porte parole des aveugles de N’zérékoré, Seny Béatrice Dipongölömou a plaidé le gouvernement de les venir en aide.
« Nous les enfants des aveugles, nous sollicitons un soutien des autorités du pays. Il n’est pas facile d’être un enfant d’un aveugle, car il n’a pas des moyens pour venir au secours de ses enfants. Pourtant nous voulons être aussi comme les enfants des valides. Nous sommes souvent victimes des moqueries de nos camarades qui considèrent que nous avons des parents aveugles. Nous n’avons pas choisi d’être des enfants des aveugles et nos parents aussi n’ont pas choisis. C’est pourquoi nous voulons étudier pour les prendre en charge. Donc nous demandons une assistance afin de relever le défi », a t’il plaidé.
De son côté, Amédié Pierre Kölömou le président de l’association guinéenne des aveugles de N’zérékoré s’est dit choqué le fait que leur activité à l’occasion de la journée internationale des aveugles à N’zérékoré a été boycottée par les autorités locales.
« Nous avons fait beaucoup de projets, mais aucun projet n’a été financé par les autorités de N’zérékoré. Pourtant nos amis du reste du pays bénéficient l’aide des autorités. On se demande si nous ne sont pas des Guinéens? Pour la célébration de notre journée, nous avons adressé des correspondances aux autorités. Le gouverneur nous a fait savoir que sa correspondance a été bloquée au niveau du secrétariat. L’action sociale a eu une correspondance. Si la correspondance est bloquée au niveau de son secrétaire qu’est ce qu’il a dit à son secrétaire. Toutes les autorités locales ont réussi des correspondances pour la célébration de notre journée,mais ils ont brillé par leur absence », a déploré Kolomou.
Ces aveugles souhaitent par ailleurs, un accompagnement du gouvernement. « Nous voulons que nos projets soient financés par les autorités et leurs partenaires. Nous avons besoin des équipements orchestraux, un véhicule de transport pour nous permettre de se déplacer. Nous donné à manger, ils vont nous nourrir une seule fois. Nous apprendre à trouver à manger nous mêmes, on se nourrit pour toujours. Nous sommes capables de trouver à manger, on attend un peu de subvention. Il y’a beaucoup d’handicapés un peu partout à N’zérékoré. Nous avons organisé cette marche pour libérer la rue de N’zérékoré car il y’a beaucoup d’handicapés mendiant. On n’a pas de centre pour apprendre des métiers ».
Du côté des autorités locales, à travers l’inspecteur régional de l’action sociale, il a indiqué que les aveugles ne sont pas ignorés. Toutes fois, il a promis de prendre en compte leur revendication.