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Mariage Tamba/Esther. La belle, le pasteur et la famille…

« De toutes façons marie toi. Si tu tombes sur une bonne femme, tu seras heureux. Si tu tombes sur une mauvaise femme, tu seras… philosophe » ! disait le penseur grec, Socrate, à un de ses contemporains.

Le très jovial journaliste Tamba Zacharie, pasteur à ses heures perdues, paie la « rançon de la célébrité » en voyant son affaire privée de mariage traitée dans la bouche des gens sur les réseaux sociaux. Je n’aurais pas mis, moi, la mienne dedans si cette affaire n’était traitée que sous la rubrique « people ». Maintenant que l’histoire dérape et glisse dangereusement vers la remise en cause de la cohésion nationale par le mariage interreligieux, il est tout à fait légitime de s’intéresser à « l’événement » qui, le temps d’un week-end, nous a fait zapper le Porta porty de Dubai ou les errements du CNRD.

Au-delà des avis marginaux (ou groupés), teintés de dogmatismes religieux, il n’est vraiment pas rare de voir chez nous des différences culturelles et religieuses entre un mari et sa femme et vice versa.

Ce qui semble singulier, c’est bien cette manière cavalière de traiter une question aussi sérieuse que le mariage, en dehors des parents de son « épouse », empêchés qu’ils ont été d’accéder à l’église protestante où se déroulait la cérémonie. Ont-ils eu droit à la dot, au respect reconnu dans toutes les religions, y compris chez les animistes, vis-à-vis de sa belle famille ?

Même en Occident, où le culte de la liberté individuelle est très marqué, jamais il ne viendrait à l’esprit d’un garçon de bonne famille de ne pas assister au dîner organisé par ses beaux-parents, à son honneur, pour jauger sa moralité et sa bonne éducation. Et avec la bague de fiançailles svp, avant le mariage ! C’est à la fois une question de décence et de respect minimum que l’on doit à ceux-là qui ont mis au monde, éduqué et entretenu celle qui nous empêche de faire la différence entre une balle de tennis et un ballon de basket.

Prendre cette précaution légitime pour une immixtion « inacceptable » dans la vie privée, c’est tout simplement méconnaître la vie et ses nombreuses surprises qu’elle réserve, sourire en coin, aux plus farfelus d’entre nous. Parce que les êtres humains ne sont pas des astres tombés du ciel, sans lien filial ou affectif, comme dans une opération banalisée du Saint Esprit, la famille est l’entité sociale la plus importante qui nous relie à nos sources, à nos gênes, à notre identité.

Les « défenseurs » de Tamba savent pertinemment que nous ne sommes RIEN sans notre famille ! Celui qui n’est pas d’accord, n’a qu’à jurer qu’il peut accepter le mariage de sa fille dans les mêmes conditions. Evidemment, dans un pathétique exercice d’orgueil (ou de vanité), tout le monde peut vouloir se faire passer pour un illuminé, un gourou, ou pire un prophète…

Au demeurant, quel que soit le raisonnement, si la bonne foi et le minimum de classe dictent nos faits et gestes, au nom de quoi devrait-on ignorer la famille de son épouse, si on agit au nom de l’amour (le vrai) qui exige de nous la protection de l’équilibre émotionnel de sa conjointe ? Quelle violence que de vouloir arracher un être humain de son milieu naturel pour lui imposer le sien, sans le moindre clignement de cils, sans état d’âme !

Après avoir visionné la vidéo du mariage, deux images sautent aux yeux et devraient donner à réfléchir à la belle Esther.

La première est l’image d’une femme, sa propre mère, humiliée par des vigiles postés à l’entrée pour l’occasion, bloquée en dehors de l’église, les yeux humides, totalement perdue au milieu d’une foule qui la dévisageait. A côté, le marié était accompagné de sa maman, bien installée aux bonnes loges de l’église…

La seconde image, désastreuse celle-là est celle d’un homme debout et d’une femme à genoux, comme pour lui « donner la bénédiction ». Alléluia ! C’était tout simplement hallucinant de constater où peut nous mener notre vanité, notre volonté de puissance et la merveilleuse fausse idée qu’on se fait de nous-mêmes…

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

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