S’il y a des morts ou des blessés par balles dans une manifestation, ce n’est jamais la faute des manifestants, mais de ceux ont qui ont tué ou blessé des manifestants.
La preuve en est que ceux qui sont supposés avoir tué ou commandité la tuerie du 28 septembre 2009, au stade éponyme, sont ceux-là qui comparaissent aujourd’hui devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry. Il faut être intellectuellement malhonnête pour soutenir qu’organiser une manifestation, c’est envoyer des gens à l’abattoir.
Plus grave, c’est une manière de trouver des justifications ou des excuses pour des tueurs de manifestants. Et pour un homme politique ou un acteur de la société civile, soutenir un tel argument est le comble de l’hypocrisie et de la duplicité.
C’est pourquoi, lorsqu’on entend des acteurs politiques ou des acteurs de la société civile affirmer que manifester, c’est aller à l’abattoir, on se demande s’ils ont cru un seul instant aux principes pour lesquels ils prétendaient se battre.
La seule satisfaction que l’on peut avoir aujourd’hui, c’est de constater que les citoyens savent faire la distinction entre les acteurs qui se battent pour des principes et ceux qui cherchent simplement à accéder aux avantages liés à telle ou telle fonction ou position.
Sekou KOUNDOUNO
Responsable des stratégies et planification du FNDC
Membre du réseau Afrikki Network