Faustin-Archange Touadéra, à la tribune des Nations Unies, en a appelé à la solidarité humaine. Il est en effet revenu sur le sort de la jeunesse africaine migrante à Lampedusa et a réclamé une assistance internationale. “Ces jeunes, qui représentent le présent et l’avenir de notre continent, l’Afrique, cherchent désespérément à rejoindre les pays du continent européen à la recherche d’un eldorado”, a déclaré Touadéra. ”Cette escalade de la crise des migrants est l’une des conséquences effroyables des pillages des ressources naturelles des pays rendus pauvres par l’esclavage, la colonisation et l’impérialisme occidental“.
En guise de réparation, le président centrafricain a suggéré qu’un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU soit accordé à l’Afrique. Par ailleurs, il a dénoncé les sanctions,l’embargo sur les armes et le diamant, dont fait l’objet la République centrafricaine, ce qui empêcherait, selon lui, la conduite réussie des réformes dans son pays.
Faustin-Archange Touadéra a aussi abordé le dérèglement climatique, qu’il compare à une vision apocalyptique. Il a dénoncé les promesses manquées faites par les pays développés, grands pollueurs, lors des sommets pour le climat, regrettant de ”ne pas bénéficier des promesses de financement faites”.
Doumbouya fustige les cols blancs
Le président par intérim de Guinée, le commandant putschiste Mamady Doumbouya, s’est également présenté à la tribune des Nations unies. Il a argumenté sur les causes du coup d’Etat, évoquant, je cite, une ”rectification institutionnelle” face à une “démocratie […] insidieusement et savamment imposée“.
”Le putschiste, ce n’est pas seulement celui qui prend les armes, renverse un régime” a-t-il affirmé. ”[…] Les vrais putschistes, les plus nombreux, qui ne font l’objet d’aucune condamnation, c’est aussi ceux qui manigancent, qui utilisent la fourberie, qui trichent pour manipuler les textes de la Constitution pour se maintenir au pouvoir. C’est ceux, en cols blancs, qui modifient les règles du jeu pendant la partie pour conserver les reines du pouvoir”.
Mamady Doumbouya exige aussi une place pour l’Afrique sur la scène mondiale et dans l’Histoire. ”Les peuples africains sont plus que jamais éveillés et décidés à prendre leur destin en main. […] L’Afrique de papa, la vieille Afrique, c’est terminé. […] C’est le moment de nous donner notre place, mais aussi et surtout, le moment d’arrêter de nous faire la leçon, de nous prendre de haut, d’arrêter de nous traiter comme des enfants”, a asséné Doumbouya.
Auteur: Nancy-Wangue Moussissa
Ndayishimiye se veut anti-putsch
Le président burundais, Evariste Ndayishimiye a, pour sa part, marqué une opposition claire avec Mamady Doumbouya. ”Nous condamnons la résurgence des changements anticonstitutionnels des pouvoirs, qui constituent un sérieux revers au niveau des acquis démocratiques enregistrés depuis plusieurs années en Afrique et dans le monde. […] L’ordre constitutionnel et l’État de droit doivent primer avant tout”, a-t-il assuré.