En lui donnant le nom du pont de Kagbélen, le président de la transition honore l’homme qui a arrêté le génocide et donné l’espoir auxRwandais. Le colonel Mamadi Doumbouya célèbre le modèle de leadership et le bâtisseur du Rwanda actuel. Et cimente durablement l’axe Conakry-Kigali.
Inauguré le 18 avril, l’échangeur de Kagbèlen est baptisé du nom du président rwandais: Pont Paul Kagame. Selon les spécialistes, ce pont en béton est un échangeur est un échangeur de 117 mètres
comprenant 5 travées, 4 bretelles et leurs raccordements sur les axes routiers existants, soit plus de 2 mille mètres de voiries dont les travaux ont été lancés sous le régime Alpha Condé.
L’ouvrage permet d’enjamber le carrefour en venant de Sonfonia-Cimenterie sur la route Le Prince. Il réduit la durée de passage au carrefour de Kagbélen.
Vers l’est, la route Le Prince prolonge son itinéraire en direction des sociétés industrielles pour
s’achever à la rencontre la route nationale. Vers le nord-est, la route nationale N°3 part en
direction du Dubréka centre. Vers le sud-est, la Nationale N°3 part en direction du Km36.
Le président de la transition attache du prix à la réalisation d’ouvrages de franchissement, en cours à travers le pays. C’est notamment l’échangeur du Km36, celui de Bambéto, et le pont à péage de Tanènè. Une fois ouverts à la circulation, des ouvrages vont réduire le calvaire des usagers de la route.
Paul, le dur
Depuis le 24 mars 2000, après avoir été Vice-président et ministre de la Défense de 1994 à
2000, il n’a pas cédé le fauteuil présidentiel. Toutefois, s’il reste un leader admiré qui a le souci de voir tous les peuples vivre en paix et à l’abri de violations des droits de l’homme, sur le plan national et international, Paul Kagame n’est pas un exemple en matière de transmission du pouvoir par les urnes.
Son séjour à Conakry du 17 au 18 avril 2023 dans le cadre «de la visite d’amitié et de travail»
et de sa tournée en Afrique de l’ouest qui l’a conduit au Bénin et en Guinée Bissau, relance
le débat autour de la disponibilité de la junte de respecter ses engagements de rendre le pouvoir aux civils à la fin des deux ans promis.
Officiellement, sa «visite s’inscrit dans le cadre du panafrica nisme et du renforcement des relations d’amitié et de coopération entre» les deux pays.
Inquiétudes légitimes
Mais Paul, le dur qui a changé la constitution de son pays pour enraciner son régime, est perçu comme le nouveau parrain de la junte guinéenne à l’image d’Abdoulaye Wade sous le régime du capitaine Moussa Dadis Camara (2008-2009). Sauf qu’à la différence de l’ancien chef d’Etat sénégalais, Paul n’est pas un enfant de chœur en matière de respect de la compétition électorale.
En plus, Kagame est un ancien chef de guerre soupçonné de soutenir le M-23 qui endeuille
son voisin de la RD Congo. De quoi susciter des inquiétudes légitimes chez les nombreux prétendants à la présidentielle.
Par Alpha Abdoulaye Diallo, in Le populaire N°872 du lundi 24 avril 2023