Venu porter le message du président de la transition, du Premier ministre, chef de gouvernement et de l’ensemble des membres du gouvernement, dit-il, suite au décès de Mansour Bah, père de famille en détention pour « abattage d’arbres » à Tabondeyah, dans la sous-préfecture de Kolabouyi relevant de la préfecture de Boké, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, a durci le ton contre les magistrats et les agents pénitentiaires.
Par ailleurs, il souligne que la suspension des gardes pénitentiaires ne suffit plus en cas de faute avérée, désormais c’est la radiation qui s’imposera. Et parlant des magistrats, il a fait savoir qu’au-delà de leur suspension, ils ne percevront plus leur salaire désormais en cas de faute professionnelle.
C’est pourquoi Alphonse Charles Wright, qui a accordé une interview à la presse peu de temps après la prière funèbre à Tabondiyah, a précisé qu’il y a un règlement intérieur standard qui va s’appliquer au niveau de tous les établissements pénitenciers. « Ce règlement intérieur dit quoi ? Désormais, lorsqu’on prend un agent pénitentiaire, la suspension ne suffit pas, c’est la radiation pure et simple. On ne doit plus continuer à suspendre c’est terminé ça. Lorsqu’on va prendre désormais un magistrat qui est suspendu et que sa faute professionnelle est avérée, on saisira son salaire désormais. On ne peut pas suspendre un magistrat et qu’il continue à se promener en prenant son salaire, c’est terminé. Vous êtes payés sur la base d’un service de qualité, vous êtes payés parce que vous allez rendre justice. Si vous ne le faites pas, on ne paie pas un travailleur, on paie le travail. On ne peut pas l’accepter », rassure le ministre de la Justice.
À en croire le Garde des Sceaux en République de Guinée, chacun doit se sentir Guinéen, sans distinction d’ethnie sur un territoire donné. « Je ne peux pas comprendre aujourd’hui en cette période de refondation de l’État quel que soit ce qu’il a commis, on l’a poursuivi pour abattage d’arbres c’est pourquoi je vais conférer avec les autorités locales sur les affaires domaniales ici à Boké parce que j’ai l’impression que les gens n’ont pas la maîtrise du régime juridique. Chacun se targue aujourd’hui en sapant l’unité nationale. Chacun doit se sentir Guinéen partout où il est. Il n y a pas de Peulh, il n y a pas de Nalou, il n y a pas de Forestier sur un territoire donné. Il n y a que des Guinéens qui doivent apprendre à vivre ensemble, à régler leurs problèmes à l’amiable, qui doivent faire en sorte que l’unité règne entre les communautés. Il n y a pas une communauté supérieure à une autre.
Pour nous, en ce qui nous concerne, on ne va pas dire que les gens ne fauteront pas, on ne peut l’empêcher mais c’est de notre responsabilité de prendre des mesures quand c’est nécessaire ».
Pour finir, le ministre de la Justice croit savoir ceci: « On vous dit que monsieur le Ministre de la Justice harcèle les magistrats, j’irai au-delà de ce qui est prévu et j’irai au-delà de ce qui est prévu, cela veut dite quoi ? C’est en prévoyant des textes de loi qui désormais tout magistrat qui va être suspendu dont la faute professionnelle doit être avérée il ne recevra pas son salaire, je suis formel là-dessus, sinon on ne peut pas continuer, il faut que le Conseil supérieur de la Magistrature joue son rôle… », a-t-il indiqué avant d’annoncer au parquet de Boké devant les responsables de la chaîne pénale que la loi est déjà sur la table.
Par ailleurs, il faut retenir comme il a été annoncé hier, la victime Mansour Bah a être inhumée ce mardi 13 juin au cimetière du village en présence des parents, proches, amis, collaborateurs et toutes les autorités judiciaires, administratives et religieuses.
Source média Guinée.com