Les systèmes électoraux sont généralement source de crises politiques en Afrique. La Guinée n’a pas échappé à cette règle, au regard des troubles enregistrés à l’occasion de plusieurs élections. Le Premier ministre affirme que pour toutes ces raisons, le pouvoir de Conakry fait de la refondation de l’Etat et la rectification institutionnelle une réalité.
Lors d’une rencontre internationale sur la digitalisation du fichier de l’état civil, Amadou Oury Bah a déploré cette situation. C’est pourquoi, argumente-t-il, « très tôt, nous avions perçu au regard de notre expérience et de l’histoire tourmentée, qu’il fallait rompre avec le passé. Et ce passé était surtout articulé avec des systèmes électoraux qui faisaient qu’à chaque élections, il y avait des troubles. Disons des situations calamiteuses qui faisaient que nous perdions des vies, nous perdions des opportunités et c’était un aller-retour permanent ».
Et puisque de telles situations ne favorisent pas la paix, les autorités de la transition entendent changer la donne. Et cela, aux dire de Bah Oury, passe par la mise en place d’institutions fortes et crédibles. « C’est la raison pour laquelle, dans le cadre de nos discussions avec les membres de la société guinéenne, mais également avec les partenaires techniques internationaux, nous avons indiqué que fondamentalement, la transition en République de Guinée doit passer par des transformations en profondeur de l’État. C’est dans ce cadre que nous avons inscrit le PN –RAVEC (Programme national de recensement administratif à vocation d’état civil) comme étant un élément extrêmement stratégique pour permettre la transformation de notre système institutionnel et aussi de créer une relation directe entre les institutions étatiques et la population dans sa globalité, à titre collectif puis à titre individuel. Et c’est pour cela que nous avons insisté, malgré tout, des remontrances, malgré des pressions pour que la transition prenne la durée indiquée pour nous permettre de réussir cette action de refondation de l’État guinéen ».
AOD