Suite au communiqué du Parquet Général près de la Cour d’Appel de Conakry le mercredi 17 juillet 2024 relatif à l’enlèvement et la détention illégale de Oumar Sylla Foniké Mengue et Mamadou Billo Bah, les Forces Sociales de Guinée expriment à nouveau leur profonde indignation et leur solidarité aux familles et proches des activistes, qui vivent des moments d’angoisse indescriptible.
Le Parquet, en déclarant, dans ledit communiqué, n’avoir été au courant de leur arrestation et sans informations sur les auteurs et leurs lieux de détention, n’a fait qu’exacerber la douleur, l’angoisse et l’indignation de leurs familles, du peuple de Guinée et du monde du droit.
L’on se demande ce que cette annonce de l’Etat, à la disparition ou à l’enlèvement des activistes et d’autres citoyens, pourrait insinuer en plus de son aveu d’impuissance à garantir aux Guinéens la protection individuelle et collective.
Certes, pour une gouvernance de vertus et de redevabilité, on pourrait être tenté par l’annonce d’ouverture d’enquêtes.
Mais, avec des multiples enquêtes annoncées par ledit Parquet sans suite, comme celle sur l’incendie du dépôt des hydrocarbures de Kaloum et plusieurs autres incendies ou assassinats et braquages à mains armées sous le CNRD, des interrogations demeurent avec acuité sur les capacités de l’Etat à garantir la sécurité aux personnes et leurs biens en Guinée.
A cet effet, pour des activistes qui s’opposent à la violation des engagements et des droits, disparus au dire du Parquet depuis deux (2) semaines environ, si aucun service étatique, ni personne ne semble encore être informé de leurs lieux de détention, cela met aussi en évidence un véritable dysfonctionnement dans le système judiciaire du pays.
Rappelons qu’au regard de la charte de la transition et des lois de République, toute forme d’arrestation du genre ou de détentions arbitraires de citoyens, comme nous le vivons maintenant, mérite l’indignation et la protestation individuelle et collective de tous. Car c’est contrevenant aux principes fondamentaux de justice et de respect des droits de l’Homme. C’est surtout antinomique à nos valeurs culturelles, religieuses et en un mot, à nos valeurs sociétales.
Face à cette situation, qui dénote l’évidence d’une insécurité galopante en Guinée, il est impératif que l’ensemble des couches socioprofessionnelles, politiques et humanitaires du pays prennent conscience du danger qui guette tous, sans aucune exception avec une telle gouvernance.
En conséquence, les Forces Sociales Guinée, appellent à un sursaut quoique désespéré des institutions judiciaires du pays pour la défense des droits humains et l’État de droit, à l’effet de se doter d’une image respectable du peuple.
Par la même occasion, les Forces Sociales de Guinée saluent les efforts et encouragent les institutions parajudiciaires, notamment le Barreau de Guinée et la Chambre Nationale des Huissiers de Justice, à redoubler d’efforts par une synergie d’actions à l’effet de barrer la route aux ambitions liberticides.
Enfin, les Forces Sociales de Guinée félicitent l’élan de mobilisation nationale et internationale en cours depuis ces enlèvements. Elles invitent à plus de bon sens par des actions combinées de tous (Syndicats, OSC, Médias, Partis politiques, Diaspora, Patronat, ordres socioprofessionnels,…) jusqu’à la libération de tous les détenus politiques et les média, l’arrêt des harcèlements juridico-politiques, ainsi que le retour à l’ordre constitutionnel, seul gage de restauration effective des vertus démocratiques et humanitaires en Guinée.
Conakry, le 22/07/2024
La Coordination du FFSG