Quatre mois, après le désastre causé par la maladie de volaille dans les fermes avicoles de Coyah et Forécariah, ces fermes sont aujourd’hui en ruine. Les propriétaires qui croulent sous l’effet des charges, estiment avoir été abandonnés par les autorités. Nous sommes partis à leur rencontre.
Nous sommes à Kakoulimayah, à Wonkifong, dans la préfecture de Coyah. Cet endroit, étaient autrefois animé par les chants des volailles, mais aujourd’hui, un silence précaire y règne. De gauche à droite, plusieurs hangars qui abritaient des poules pondeuses, sont vides. Totalement, en broussaille par les herbes, chose qui fait penser à un endroit hanté par les esprits.
Dans les ruines de cette ferme, d’une capacité de soixante-dix mille têtes, le propriétaire Elhadj Sanoussy DIALLO, nous parle des démarches menées près des autorités : « Dès que la maladie a commencé, nous avons appelé les autorités, ils sont venus tuer toutes les poules, en nous disant qu’ils vont nous apporter de l’aide, depuis lors, nous sommes là, mais rien de leur part. Tout notre investissement a été englouti par cette perte, si nous ne gagnons pas de l’aide des autorités, ça sera impossible pour nous de se relever », a expliqué, le président du collectif des victimes.
A une distance de la ferme d’Elhadj Sanoussy, une autre qui succombe aux intempéries de la nature. Son propriétaire a tout laissé en Occident pour revenir mettre son économie dans une ferme, d’une capacité de six-mille têtes. A ce jour, il passe tout son temps à observer son espoir qui s’est effondré sous le coup de la grippe : « A l’heure où je vous parle, nous sommes tous assis, nous n’avons plus rien et tous nos employés ont fuit. Comme je n’ai rien à faire en ville, je viens ici chaque jour pour regarder, ce qu’est devenue ma ferme avec un regard de désespoir. Nous n’avons plus personne ici, donc c’est susceptible que des personnes mal intentionnées, viennent démanteler nos installations si l’Etat ne nous aide pas » , s’est confié, Mamadou Fallilou BAH.
Cet autre propriétaire de huit mille têtes, poulettes et pondeuses, qui se dit connaître que cette activité, s’apitoie sur son sort : « J’ai commencé l’aviculture à Ditinn, je suis venu à la Cimenterie, après à Samatara avant de s’installer à Kakoulimayah. Là où je suis comme ça, même à manger, on gagne difficilement, à plus forte raison penser à relancer la ferme, car tout ce que j’ai cherché dans ma vie est parti en perte » , a déclaré Mamadou Koulabiou DIALLO.
Depuis le ravage de cette maladie de grippe aviaire, nombreux sont ces fermiers qui s’écroulent déjà sous l’effet de la dette, nous livre un autre installé à Mangata, avant d’en appelé à une aide de l’Etat : « Nous avons perdu des centaines de millions, nous avons hypothéqué des biens Familiaux, d’autres des titres fonciers de leur domicile, donc tout ça si l’Etat ne nous vient pas en aide, ça va être difficile. Présentement, nous sommes au chômage », laisse entendre Alpha Oumar DIALLO.
Avec plus de 100 fermiers ruinés par la grippe à Forécariah et à Coyah, se sont plusieurs employés directs et indirects qui sont au chômage. Si toutefois, l’Etat guinéen n’intervient pas, ce coup risque d’être fatal pour plusieurs entrepreneurs avicoles.
Nous y reviendrons !
Ismaël Diarraye pour Flashguinée.info