Lors d’une intervention remarquée ce samedi 22 février 2025, le Général Amara Camara, ministre Secrétaire Général de la Présidence, a vivement dénoncé le rôle de certains dirigeants dans la disparition du réseau ferroviaire Conakry-Niger. Ses propos cinglants ont laissé entendre une attaque en paraboles contre Cellou Dalein Diallo, ancien Premier ministre et figure politique de premier plan.
« Nous avons appris à distinguer les bâtisseurs des destructeurs. Il y a quelques années, des dirigeants véreux ont contribué à voler et à dilapider les rails. Le président Doumbouya s’est quant à lui engagé à construire en trois ans plus de 650 kilomètres de rails, ce qui permettra de nous mener sur la voie du développement », a-t-il martelé, prenant le projet Simandou en exemple de cette volonté de reconstruction.
Un passé qui refait surface
Le démantèlement du chemin de fer Conakry-Kankan, long de 600 kilomètres, avait fait l’objet d’un audit en 2022. Ce rapport, transmis à la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (Crief), révélait des infractions présumées telles que des détournements de fonds publics, des faux en écriture, des actes de corruption et du blanchiment d’argent.
À l’époque, Alphonse Charles Wright, alors procureur général près la Cour d’Appel de Conakry, avait mis en lumière l’existence d’indices concordants sur ces irrégularités. Pourtant, trois ans plus tard, l’affaire demeure sans suite. L’inaction de la Crief sur ce dossier soulève des interrogations, d’autant plus que des figures de l’ancien régime, dont Cellou Dalein Diallo, sont régulièrement citées dans le débat public sur ce scandale.
Une déclaration à portée politique
Si Amara Camara n’a pas explicitement nommé Cellou Dalein Diallo, ses paroles résonnent dans un contexte où l’ancien Premier ministre est souvent accusé par ses détracteurs d’avoir joué un rôle dans la liquidation du patrimoine ferroviaire guinéen. L’opposition pourrait y voir une tentative de décrédibilisation à l’approche d’échéances politiques cruciales.
Alors que le gouvernement affiche sa volonté de tourner la page des erreurs passées en misant sur la relance des infrastructures, cette sortie d’Amara Camara pourrait relancer le débat sur les responsabilités de l’ancien régime et mettre la pression sur la Crief pour qu’elle s’exprime enfin sur ce dossier sensible.
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