Les chefs d’état-major des pays membres de la Cédéao sont à Abuja durant trois (3) jours, pour élaborer le plan d’intervention au Niger, sa stratégie, ses aspects logistiques et son calendrier.
Pour le responsable du centre d’analyse et d’études stratégiques de Guinée Aliou Barry, avec cette mobilisation militaire ouest-africaine, le Nigéria a de fortes chances que cette fois ci la CEDEAO aboutisse à faire plier la junte du Niger, d’autant qu’il a les moyens logistiques et matériels de supporter une force militaire ouest-africaine qui interviendra au Niger.
« Il y a des fortes chances que cette fois-ci la CEDEAO aboutisse à faire plier la junte du Niger pour des raisons très simples. D’abord, l’histoire du Niger est jalonnée de coups d’État militaire, mais ce dernier coups d’Etat vient à un moment où 3 pays de la sous-région sont dirigés par des militaires. Celui du Niger, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase et cette CEDEAO joue sa crédibilité sur ce dernier coups d’Etat. Depuis, la CEDEAO ne fonctionnait pas militairement parce qu’il n’y avait pas le leadership nigérian. Quand il y a eu la crise au Libéria, la CEDEAO avait mis en place l’ECOMOG qui était à 90% tenu par un soutien militaire et logistique du Nigéria. Depuis ces dernières années, le Nigeria lui-même vivait une crise sécuritaire et économique. Mais aujourd’hui, heureusement le Nigeria a connu une élection et a mis à la tête de ce pays quelqu’un qui a fait tout de suite de la lutte contre les coups d’Etat son cheval de bataille. Donc au sein des Etats-majors des armées de la CEDEAO, tout est réuni pour faire plier la junte au Niger, c’est une question de survie de la CEDEAO. Sur le plan énergétique le Niger dépend du Nigeria à 70%. Tout le trafic commercial du Niger dépend du Nigeria, l’option militaire est la dernière. Si la junte au Niger ne se plie pas aux décisions de la CEDEAO, le Nigéria a les moyens logistiques et matériels de supporter une force militaire ouest-africaine qui interviendra au Niger. Le Nigéria est revenu sur le devant de la scène. Il y a actuellement beaucoup qui sont mis sur le champ de la négociation. Les américains ont plus de 1000 hommes au Niger pour des problèmes de surveillance, d’informations défense, la France a plus de 1600, il y a des sanctions, je ne vois pas quelle pourra être l’issue ou la porte de sortie de cette junte au Niger », a-t-il laissé entendre au cours d’un entretien avecMosaiqueguinee.com.
Il faut noter qu’une délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est arrivée le 2 août 2023 à Niamey. La médiation est menée par un ancien président nigérian, le général Abdulsalami Abubakar.