Des affrontements ont opposé jeudi l’armée malienne et leurs alliés russes à des groupes rebelles séparatistes près de la frontière avec l’Algérie, ont indiqué à l’AFP un porte-parole des séparatistes et un témoin.
La junte au pouvoir au Mali depuis 2020 a fait de la reconquête du territoire national une de ses priorités. Après avoir repris plusieurs localités, l’armée a affirmé lundi avoir pris le contrôle de In-Afarak, un carrefour commercial situé à 122 kilomètres au nord-ouest de Tessalit, dans la région de Kidal. Elle a lancé mercredi une nouvelle offensive dans la localité de Tinzaouatene, près de la frontière avec l’Algérie.
Jeudi, « les mercenaires russes du groupe Wagner en compagnie de l’armée malienne se projettent de prendre possession de Tinzaouatene, le dernier retranchement des civils qui ont fui leurs exactions. Des unités de l’armée de l’Azawad présentes sur les lieux se heurtent en ce moment à l’ennemi pour contrer son avancée et protéger les populations civiles déplacées », a indiqué à l’AFP Mohamed Elmaouloud Ramadane, porte-parole d’une alliance de groupes armés séparatistes à dominante touareg (CSP-DPA). L’Azawad est le nom du territoire revendiqué par les indépendantistes dans le Nord du Mali.
Nous avons fait subir de nombreuses pertes aux mercenaires de Wagner et aux supplétifs de l’armée malienne », a affirmé le porte-parole. L’armée malienne n’avait pas pour le moment réagi. Mais une source militaire sous couvert d’anonymat a indiqué à l’AFP que celle-ci « poursuit la sécurisation du territoire national ».
Depuis avant-hier les rumeurs d’attaques ont circulé. Nous sommes rentrés en Algérie pour nous réfugier. Nous avons entendu aujourd’hui des tirs. C’est entre l’armée malienne et les Russes contre le CSP », a dit à l’AFP un témoin civil.
Les groupes armés séparatistes ont perdu le contrôle de plusieurs localités du Nord fin 2023 après une offensive de l’armée malienne qui a culminé par la prise de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste et enjeu de souveraineté majeur pour l’Etat central. L’offensive dans le nord du pays a donné lieu à de nombreuses allégations d’exactions commises à l’encontre de la population civile par les forces maliennes et leurs alliés russes depuis 2022, que les autorités maliennes démentent.
Le Mali est en proie depuis 2012 aux agissements des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique et aux violences des groupes communautaires et crapuleux. La junte dirigée par le colonel Assimi Goïta a depuis 2022 multiplié les actes de rupture. Ils ont rompu l’alliance ancienne avec la France et ses partenaires européens pour se tourner vers la Russie.
AFP