Le maire de la commune rurale de Dionfo, relevant de la préfecture de Labé, et certains de ses proches sont jugés pour incendie volontaire, destruction d’édifices privés et vol. La partie civile dans cette affaire est Saidou Wendouwel, personnage controversé, condamné pour vol de bétail ces dernières années. A l’audience ce lundi, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Labé a demandé la condamnation du maire et de ses coaccusés à 10 ans d’emprisonnement, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.
Ce lundi 6 mars 2023, les audiences criminelles ont repris sans la comparution des témoins cités par la partie civile. Selon le ministère public, ils ne se sont pas présentés par peur d’être victimes de représailles de la part des personnes qui soutiennent le maire, Elhadj Boubacar Baldé.
L’avocat de la partie civile, maître Amadou Diallo soutient que les faits sont imputables aux accusés. « La défense a fait une lecture tronquée du code pénal. La défense a lu ce qui est favorable à ses clients. Le maire et ses co-accusés ont facilité à ce que chacun se serve des biens de Saidou Wendhouwel avant d’ordonner d’incendier le reste. Le maire a fait abus d’autorité. Nous demandons à ce que le maire et ses co-accusés soient condamnés. Et qu’ils payent solidairement la somme de 1 milliard 183 millions 860 milles francs guinéens à mon client au titre du préjudice causé à son encontre », a sollicité Maître Amadou Diallo, avocat de la partie civile.
Dans ses réquisitions, l’empereur des poursuites va demander au juge de retenir le maire de Dionfo El Boubacar Baldé et ses co-accusés dans les liens de la culpabilité. Par conséquent, il sollicite l’application de loi dans toute sa rigueur. Pour la répression, le substitut du procureur, Cé Avis Gamy, demande au juge de condamner les accusés Elhadj Boubacar Baldé, Boubacar Gadjiko et Alghassimou Bah à 10 ans de prison ferme. Il va également requérir la peine de 5 ans d’emprisonnement contre Souleymane Bah et Mamadou Adama Diallo, et au paiement d’une amende de 5 millions GNF chacun.
Quant à Sally Mamadou Diallo, qui explique être au chevet d’un de ses parents malades au moment des faits, le ministère public demande de le renvoyer des fins de poursuites pour délit non établi.
Dans la phase des plaidoiries, les avocats de la défense dénoncent les réquisitions du procureur. « C’est effectif qu’il y a eu incendie, mais les infractions sont personnelles. Tout tourne autour du maire de Dionfo et de Boubacar Gadjiko. Et pire, tout ce que la victime a dit à la barre lui a été relaté par des tiers, car il n’était pas sur les lieux. Et certainement, ces personnes pourraient avoir préalablement de mauvaises relations avec le maire. Car le maire de Dionfo ne peut pas aller à Wendouwel, une localité de Noussy qui ne relève pas de sa juridiction, pour donner des ordres. Il n’a donné instruction à personne d’incendier des biens privés ou de voler du bétail. Et pire, les trois témoins cités par la partie civile n’ont pas accepté de répondre à l’appel. C’est pourquoi, je demande au président du tribunal de renvoyer les accusés pour insuffisance de charge », a plaidé Maître Moumini Diallo.
Le dossier a été mis en délibéré par le président du tribunal. La décision sera rendue le lundi prochain, 13 mars 2023.
Flashguinee avec Guineematin