La Guinée est à un tournant décisif. Notre croissance ne peut se concevoir sans un accès sécurisé et équitable à l’eau potable et à l’énergie, piliers fondamentaux du développement. Entre infrastructures vieillissantes, pression démographique et défis environnementaux, nous devons faire preuve d’une volonté inébranlable et d’une vision audacieuse pour bâtir un avenir plus durable.
Aux côtés de Monsieur le Premier Ministre Amadou Oury Bah et des Membres du Gouvernement, j’ai mené une immersion stratégique à Nzérékoré afin d’évaluer les avancées, d’identifier les insuffisances et d’accélérer les solutions.
UN RÉSEAU HYDRAULIQUE SOUS PRESSION
L’un des constats les plus préoccupants demeure l’obsolescence de l’infrastructure hydraulique.
À Nzérékoré, la station d’adduction d’eau potable construite en 1975 ne peut plus répondre aux besoins actuels. En un demi-siècle, la population a été multipliée par cinq, exerçant une pression insoutenable sur un dispositif dépassé. Face à cette urgence, l’inaction n’est pas une option.
Le Gouvernement travaille activement à la mobilisation de financements pour moderniser cette infrastructure vitale et garantir un accès fiable à l’eau potable pour les populations. Le Président Mamadi Doumbouya, nous a instruit de finaliser le bouclage financier des 7 capitales régionales et les travaux ont nettement avancés avec l’appui du Ministère du Plan et de la Coopération Internationale.
À Yomou et Lola, de nouveaux équipements ont été installés en 2023 grâce à la volonté inébranlable du Chef de l’Etat et de son Gouvernement, une avancée significative, mais des défis persistent, notamment dans l’entretien et la gestion de ces infrastructures. Construire ne suffit pas, encore faut-il garantir la pérennité des installations.
À Beyla, un projet de construction du réseau hydraulique est en cours, financé par la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC). D’ici quelques mois, une nouvelle station d’eau potable verra le jour, témoignant de la détermination du gouvernement à répondre aux besoins de la population.
Guéckédou et Macenta bénéficient actuellement d’une réhabilitation de grande ampleur en partenariat avec l’Agence Française de Développement (AFD) et EIFFAGE. Cependant la réalisation de nouvelles installations pour répondre aux défis actuels constitue notre objectif principal. Sur cette question, il y a eu des avancées avec plusieurs partenaires.
Mais au-delà des infrastructures, un danger invisible menace notre avenir : la déforestation, l’ensablement des cours d’eau et les effets du changement climatique. « Reboiser à droite et déboiser à gauche, c’est aller droit dans le mur. » Il est urgent d’impliquer les communautés pour préserver nos ressources hydrauliques, car aucune infrastructure ne pourra survivre à une nature détruite.
MODERNISER L’ÉNERGIE POUR DURER
L’amélioration de l’accès à l’électricité est une priorité absolue. Grâce à l’interconnexion, plusieurs préfectures, dont Beyla, Kérouané, Kankan, Siguiri et Kouroussa, seront reliées au réseau national d’ici fin 2025, avec 125 localités rurales supplémentaires.
Cependant, à l’instar des autres localités du pays, le gaspillage énergétique et la facturation au forfait freinent nos progrès. L’instauration des compteurs à prépaiement pour tous les usagers est un défi, mais il sera relevé. Nous devons mettre en place un système de tarification sociale plus juste, garantissant l’équité tout en assurant la viabilité financière du secteur.
Le Gouvernement engage également des projets innovants pour diversifier et stabiliser notre production énergétique :
Construction de centrales solaires à Kankan pour réduire notre dépendance énergétique.
Mise en service des micro-barrages de Loffa (Macenta) et de Keno (Guéckédou), dont la ratification par le Conseil National de Transition (CNT) est attendue.
UNE RESPONSABILITÉ PARTAGÉE
Garantir l’accès à l’eau et à l’énergie est une mission de l’État, mais c’est aussi un engagement citoyen. Chaque action compte. Chaque franc versé hors circuit officiel est un manque à gagner collectif. Nous devons instaurer plus de transparence, plus de discipline et plus d’exigence dans la gestion de nos ressources.
L’AVENIR SE CONSTRUIT MAINTENANT
Les défis sont immenses, mais nous avançons. Avec une mobilisation collective, la volonté des autorités locales et le soutien de nos partenaires internationaux, nous garantirons à chaque Guinéen un accès durable à l’eau et à l’énergie.
Nous devons être exigeants envers nous-mêmes.
Nous devons refuser l’inaction.
Nous devons bâtir ensemble un avenir plus résilient.
L’eau et l’énergie ne sont pas des privilèges, elles sont des droits.
Service de communication de la présidence et de la primature