Même un brin enjolivé, le premier passage du médiateur dans la crise Guinéenne, Thomas Yayi Boni, n’a pas été un plein succès. Du moins, sa mission a laissé un goût d’inachevé.
Pendant plus d’une semaine, l’ancien Président Béninois, a bourlingué Conakry, dans une sorte de routine.
Calfeutré dans des entrevues avec les décideurs du pays et n’ayant pas été permis, plutôt n’ayant pas élargi son agenda, pour rencontrer les acteurs politiques et ceux de la société civile. Et pourtant !
Mieux, pas d’acquis substantiel à l’issue de ces rencontres, avec les hommes forts du pays, à propos du chronogramme. La grosse concession qu’il a pu ramener dans sa gibecière, qui parait cependant lilliputienne au regard du temps perdu, c’est l’engagement des autorités à ne pas faire de fixation sur les 36 mois.
C’est certain que Boni Yayi a été bien surpris d’être sur un terrain hostile avec des interlocuteurs trop souvent insensibles aux dictats de l’extérieur, cela au nom du chauvinisme, qu’ils revendiquent à des moments opportuns.
Cette autre visite du médiateur prévue à partir du dimanche, s’annonce absolument alambiquée.
Le premier obstacle à surmonter, c’est de pouvoir rencontrer les acteurs politiques, ainsi que ceux de la société civile, afin de pouvoir contenir la colère de ces derniers, apparemment décidés à en découdre avec les hommes en fusils. Et ainsi catalyser le dialogue entre des parties qui se soupçonnent réciproquement d’agissements, qui sont de nature à troubler la quiétude sociale. Cela est nécessaire pourtant. Car la situation déjà disruptive, s’enlise davantage, laissant ainsi craindre le chaos.
N’étant pas un politique roué, et reproché d’avoir un tempérament facétieux, en témoignent ses pleurs lors d’une marche commémorative à Paris, Yayi Boni devrait emprunter le langage qui sied, pour affronter les militaires Guinéens quasi atypiques.
Attendons de voir s’il est permis d’espérer avec ce médiateur.
Mognouma Lamine Cisse