Une éducation ne peut se construire sous l’autel de l’indécision et de l’incohérence. Elle ne peut non plus se construire sur la base du mensonge et de la tromperie. Sa fragilité se répercute sur l’avenir de la jeunesse et de la nation guinéenne. Une génération ratée est la résultante d’une éducation en demi-teinte.
Il est à noter que la construction d’une nation forte passe par l’adoption de certaines valeurs morales et de certaines vertus cardinales auxquelles l’éducation vient se greffer.
Ainsi, certains pays font de l’éducation, une sorte de pièce magique pour leur refondation. Pour preuve, après la santé, c’est le domaine le plus doté en budget dans la loi des finances des PD.
Sous d’autres cieux, elle est placée sous une forme d’obscurantisme si fait qu’elle est en voie de perdition. Notre pays, La Guinée, d’antan, avait fait de l’éducation l’une de ses priorités devenant ainsi la pôle d’attraction des étudiants de la sous région. Les résultats n’avaient pas tardé à faire écho à tel point que certains pays nous enviaient. Derrière tout ce succès, il y avait la volonté et la fibre patriotique dans le cœur des gouvernants et des acteurs de l’éducation.
Aujourd’hui, le constat se révèle très alarmant. Les fraudes ça et là, la désorganisation du ministère de tutelle, le laxisme des gouvernants, leur manque de considération, le budget trop dérisoire, les enfants sèment la corruption et récoltent la médiocrité. Tous ces fléaux qui gangrènent ce système ne favorisent pas sa bonification. De ce fait, elle peine à se tirer vers le haut, au contraire, continue de patauger dans une boue sonnante et indomptable.
Les ministres qui se succèdent posent des jalons pour sa restructuration mais, échouent lamentablement à cause des coups bas de certains et d’autres qui mettent des bâtons dans leurs roues, les empêchant d’atteindre les objectifs escomptés. La responsabilité, difficile à situer parce que chacun essaye de se sauver et tire le drap de son côté. Quel capharnaüm !
Il n’est plus l’heure à se victimiser et à s’apitoyer sur notre sort. Il me semble opportun que certaines mesures envisagées par l’actuel ministre soient de nature à favoriser une atmosphère de confiance et de sérénité dans ce système, qui a tant souffert de l’indifférence de ses fossoyeurs.
La prestation de serment des acteurs concernés par les examens divise les Guinéens et chacun y va de son commentaire. Le premier pan de la restructuration de ce système passe inexorablement par la credibilisation des examens nationaux. Pour ce faire, il faut des mesures vraiment exceptionnelles. Disait l’autre «les changements font toujours des jaloux»
Que personne ne les détourne de ce chemin, élogieux et vraiment salutaire. Il faut rester, comme avant, inextricablement lié aux valeurs de la république.
L’amélioration des conditions du personnel est une obligation. Pour éradiquer la fraude, il faut bien entendu faire des efforts économiques et autres. C’est un sacrifice patriotique que les gouvernants doivent consentir.
Mamadi GUILAVOGUI
Diplômé en droit privé (carrière judiciaire)
À UGLC-SC.